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[Mission] Le passage dans les gorges
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 ::  :: ✧ Le Ravin Hurlant
MessageSujet: [Mission] Le passage dans les gorges [Mission] Le passage dans les gorges EmptyDim 2 Juil - 12:12
Amirah frissonna lorsqu'elle arrive dans le ravin.

Les pierres rouges et poisseuses l’impressionnaient, d'autant plus que ses yeux bleus n'étaient que peu habitués à des palettes de couleur si vives provenant de l'environnement. Toutefois, avec Pallav à ses côtés, elle se sentait un peu plus rassurée, sa petite silhouette semblant minuscule autour des mastodontes minéraux qui s'élevaient à plus dizaines de mètres.

Un messager était arrivé à la cour d'Ismàr pour prévenir qu'un grand séisme avait eu lieu sur le Royaume d'Aurinkoi, et que toute aide était la bienvenue.

La salle était pleine de nobles et de courtisans, et la fête battait son plein au chateau d'Ismàr. Soudain, de l'agitation se fit sentir, et les cris effarouchés de quelques courtisanes révélèrent un chat roux, exténué et affolé, qui s'inclina tout de même devant la cour du royaume du Nord.

" Crèvecoeur a subi un séisme ! Un grand séisme, une catastrophe. Toute aide serait un miracle, les routes sont bloqués, il y a des blessés et nous avons perdu une partie de nos ressources. "


Le père d'Amirah, voyant là une parfaite opportunité de mission pour tester les capacités de sa fille et de son hybride de compagnie, avait envoyé la jeune renarde porter main forte à la population. Et elle avait accepté gracieusement la mission, prenant son harnais et son compagnon de route à ses côtés. Après un voyage plutôt long, il arrivaient enfin à bon port.

Il y avait de l'agitation dans le ravin : un éboulement avait bloqué le chemin. Plusieurs marchands et caravaniers pleuraient leurs marchandises perdues sous les pierres, ou les morts et blessés qui avaient résulté de la catastrophe. Mais le plus important, c'était surtout de libérer le chemin pour permettre à nouveau le commerce et le passage au sein du Royaume. Plus que par solidarité, Amirah pensait qu'Ismàr avait participé car tous les produits exotiques et du soleil provenaient d'Aurinkoi ; produits introuvables sur leurs froides montagnes. Enfin, la princesse finit par arriver en bas de l'éboulement, où plusieurs locaux étaient déjà en train d'aider à déblayer.

" Eh bah alors, Ismàr nous a envoyé ses plus grands guerriers pour aider ? Quelle générosité. "

La voix provenait de la foule des marchands qui s'affairaient, mais Amirah ne parvenait pas à trouver de qui cela venait. Qu'importe, elle répondit simplement.

" Nous venons aider, c'est déjà bien. Pallav, mettons nous au travail. "

Il était important de déjà commencer par déplacer le maximum de petites pierres, car c'était les plus dangereuses dans un éboulement : en cas de répliques du séismes, c'était celles-ci qui risquaient de tomber sur les gens qui participaient aux travaux et qui risquaient donc de se faire assommer ou tuer. Amirah avait aiguisé ses griffes, et attaché ses cheveux longs en chignon serré sur sa nuque ; son pouvoir ne lui était d'aucune utilité, elle devrait donc mettre la main à la pâte...ou plutôt la patte à la pâte. Elle commença à escalader les pierres de par sa petite taille, et elle poussa cailloux sur cailloux pour les déplacer. Après quelques regards un peu dubitatifs des locaux, la renarde eut l'impression qu'ils mettaient temporairement leurs préjugés de côté parce qu'après tout, la situation était déjà un peu trop critique pour se permettre de faire la fine bouche.

Il faisait chaud, dans ce ravin de désolation.
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MessageSujet: Re: [Mission] Le passage dans les gorges [Mission] Le passage dans les gorges EmptyMer 5 Juil - 19:33

    Seul dans une petite chambre du château de la noble famille des Renards Polaires d’Ismàr, Pallav était roulé en boule sur un large coussin recouvert d’une épaisse couverture en polaire, prenant là son repos. Il dormait sur une oreille, restant suffisamment attentif pour réagir au moindre pas dans le couloir, prêt à se lever dès que celui souple et léger d’Amirah se ferait entendre. Et quand bien même, finalement, elle n’était censée rentrer avant quelques heures. Sa Maîtresse avait en effet été convié à un repas rassemblant la haute d’Ismàr, et lui de rester là, attendant son retour en dormant. Ainsi serait-il le plus à même de la servir en ayant retrouvé sa forme, prêt à venir lui retirer les parures mises pour la soirée, d’arranger sa chevelure et de la laisser disposer dans sa chambre pour alors nettoyer les accessoires portés.
    Du moins, c’est ce qu’il aurait dû faire, si les choses n’avaient pas quitté la routine pour s’enfoncer dans cette zone imprévisible qu’était les accidents. Car lorsqu’Amirah revint de cette soirée ayant lieu à la cours d’Ismàr, ce ne fut pas pour se reposer mais pour accomplir une mission octroyée par son père, après qu’un messager leur eu porté la nouvelle.

    Ainsi, le petit village de Crèvecoeur avait subi un séisme, si grand qu’une bonne partie de ses environs en avaient été affectés. A cette simple évocation, Pallav pouvait déjà imaginer les huttes et les tentes écroulées, le ravin bloqué par les pierres trop instables pour pouvoir tenir davantage, les Purs et les Hybrides coincés sous les gravats, et tout ce qu’une telle catastrophe pouvait entrainer. Il ne ressentait pourtant aucun mal ni désespoir, peu concerné par le sort de la population Aurinkoise. Lui ne faisait, de toute façon, qu’obéir à sa Maîtresse, et n’agissait que lorsqu’elle-même agissait. Ce qu’elle avait décidé de faire, bien entendu, décidé de prouver sa valeur et son investissement, et de dorer davantage le nom de sa lignée.
    Pallav admirait le volontariat de la renarde, ainsi que sa motivation à joindre l’endroit. Car la route était longue, du royaume d’Ismàr où ils logeaient tous deux jusqu’à l’endroit de leur mission. C’est d’ailleurs dans le ravin qu’ils se rendirent, lui laissant sans surprise découvrir ce qu’il avait imaginé.
    A savoir, un éboulement bloquant le chemin, des morts et des blessés coincés sous les rocailles. Spectacle qu’il aurait pu trouver malheureux, s’il avait été capable d’un peu de pitié.
    Spectacle qui lui permettrait plutôt de monter à Amirah sa force et son investissement, ce qu’il était capable de faire sous ses ordres. En tant qu’hybride docile et soumis, il répondait à son devoir.

    Devoir qui consistait, en plus d’obéir à la renarde, de protéger celle-ci. Et de pousser un grondement rauque lorsque survint une voix de la foule de marchands, qui fit instantanément dresser ses oreilles vers l’avant alors que ses yeux d’ambres recherchaient son origine. On ne manquait de respect à dame Amirah, jamais. Même si cette dernière était capable d’assurer sa propre défense, soulevant le fait qu’ils venaient déjà aider avant de lui ordonner de se mettre au travail, Pallav ne put s’empêcher de répondre lui-aussi, ayant repéré l’Aurinkois prétentieux qui s’était permis cette remarque désobligeante. Surtout parce qu’il s’agissait d’un hybride, que sa grande taille lui avait permis de repérer parmi les autres.

    « Ne vous avisez pas de manquer de respect à Amirah, hybride, où je n’hésiterais pas à vous faire taire. Et cela même si ce n'est pas le moment de perdre du temps en paroles ou en gestes, puisque nous sommes tous réunis pour la même cause. »

    Voix sèche, alors que sa langue passait sur ses babines et que la toison moutonneuse qui s’étendait sur son échine prenait un imposant volume. Il aurait été prêt à en découdre, si l’hybride avait réitéré des propos déplaisants. Et que cela serve d’avertissement aux autres membres de sa sous espèce, car Pallav aurait été capable de mordre n’importe quel hybride ne montrant pas suffisamment de respect envers sa Maîtresse.
    Mais l’heure n’était pas aux disputes, comme il l'avait ainsi évoqué. Il fallait déblayer ce ravin, et la moindre personne suffisamment en forme pour être capable de déblayer n’était point de trop. Nombreux étaient les blessés et ceux qui ne pourraient faire grand-chose, eux deux étaient finalement les plus en forme, à ne pas avoir eu à subir les ravages d’un séisme.
    Petit silence, hochement de la tête, pour reprendre la parole auprès de la messagère Ismàrienne.

    « Bien, Amirah, tes ordres sont des ordres. »

    Ainsi commença-t-il à s’activer, détendant les deux pattes de scorpion situées sur son dos pour venir se saisir d’une première pierre, les déportant sur le côté pour dégager doucement la voix.
    De par ses longues pattes, et la stabilité que pouvait lui conférer sa queue en contrebalançant son poids d’un côté ou de l’autre, il n’hésita point à prendre un peu de hauteur, venant dégager quelques pierres situées plus haut.
    Il était après tout plus intelligent de procéder ainsi : si l’on retirait toutes les pierres en contrebas, l’on risquait de faire plus aisément tomber celles se trouvant au-dessus, et donc de risquer blessures en plus d’un nouvel encombrement. En parlant d’encombrement, il fallait amener ailleurs les pierres se trouvant là, sous peine de ne pouvoir libérer assez de place pour laisser les caravanes et les secours passer.
    Puisque sa condition d’hybride ne lui permettait de suggérer à tous cette idée, ou du moins parce qu’il se refusait à ainsi faire preuve d’autant d’initiatives, Pallav alla rejoindre Amirah en quelques foulées souples, penchant la tête à son oreille pour lui suggérer tout ceci, prenant un rôle de conseiller. C’était à elle, de briller ici, pas à lui, aussi tout ce qu’il pouvait lui dire était bon à prendre. Ainsi, elle ferait connaître son action, et pourquoi pas s’imposerait en meneuse de cette action, à donner les directives nécessaires à la réussite de leur mission.

    « Amirah, si je puis me permettre cette proposition, il serait bon de réquisitionner les quelques caravanes encore valide pour dégager les pierres au fur et à mesure, afin de déblayer au mieux le ravin et de lui faire retrouver toute sa largeur pour faciliter le passage des secours et des marchands. Les vivres qu’elles transportent pourraient être laissées ici, à l’attention des Purs, et pourquoi pas des hybrides. Nous serions tous plus efficace au travail en étant correctement abreuvés et nourris. »

    Pallav se recula d’un pas, restant près de sa Maîtresse en portant sur elle ses yeux de mouton. Et de marquer une vague hésitation. Il ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter pour elle, quelque part. La renarde n’était nullement adaptée à la chaleur de ces terres désertiques, contrairement à lui qui l’était davantage. En mettant la main à l’ouvrage elle s’exposait, de plus, à un coup de chaleur.
    D’un regard périphérique octroyée par sa pupille horizontale, Pallav avisa alors un duo d’hybrides décontenancés. Ils avaient visiblement perdu le Pur qui les avait à charge, au vu de la queue et des restes de caravanes se trouvant sous une grosse pierre.
    Bien, puisqu’ils étaient libres désormais…

    « Vous deux, occupez-vous de faire de l’ombre et du vent à ma Maîtresse, vous vous rendrez plus utiles qu’en restant ainsi près de votre défunt Maître. C’est ce qu’il aurait voulu, sans doute… »

    Il n’en savait rien, et n’en avait pas grand-chose à faire, finalement. Le greyhound hybride était uniquement désireux de voir sa Maîtresse davantage à l’aise, et moins exposée au soleil et à la chaleur écrasante de l’endroit. Adressant un petit sourire à celle-ci, accompagné d’un mouvement de la queue, Pallav retourna se mettre au travail, déblayant à l’aide de cette paire de patte supplémentaire sur son dos, bien décidé à mener à bien la tâche qu’on lui avait confié.

    Prendre un gravât, le descendre, le disposer à l'écart, réitérer l'action...


    [1314 mots]

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MessageSujet: Re: [Mission] Le passage dans les gorges [Mission] Le passage dans les gorges EmptyMer 19 Juil - 20:22
Une véritable tragédie avait touché la ville de CrèveCoeur : un terrible éboulement avait bloqué le grand Canyon, et entraînés de nombreux morts et blessés... Bien qu'en territoire Aurinkoi, je me sentais concernée par cette triste affaire et m'étais déplacée afin d'offrir mon aide à cette population en souffrance. En effet, un rêve m'avait éveillée cette nuit : je m'y faisait ensevelir sous d'immenses roches, accompagnée des cris de terreur d'autres animaux. Ensuite, il y avait une barrière de roche qui semblait infranchissable mais qui, petit à petit, rétrécissait... Le songe était si réel que je préférais en tenir compte et écouter ce que mon cœur me dictait déjà de faire depuis l'annonce de l’incident.

Je me trouvais donc en route vers le ravin hurlant, avec un matériel de soin, quelques plantes anti douleurs, de la nourriture et une pioche : je comptais apporter ce matériel à des personnes aptes à l'utiliser qui en ferait bon usage et, peut être, aider à soigner les blessés. C'est ce que je pouvais faire de plus utile...

Mais une fois arrivée sur place, qu'elle ne fut pas ma surprise de constater qu'on me demanda... d'aller déblayer les rochers ! En effet, une jeune panthère qui soignait les touchés - et avait pris avec reconnaissance mes maigres offrandes- m'expliqua que peu de gens osaient s'approcher des éboulis pour donner un coup de patte et que, malgré mon physique désavantageur pour une telle tâche, le chantier avançait si lentement que je ferait mieux d'y aller. Je me demandais si ce n'était pas "prévu" en un sens : j'avais rêvé de rochers, pas de blessés ou de mission de nourriture...Prenant cette discussion comme une indication sur la marche à suivre, je gardais la pioche avec moi et m’avançais alors vers le ravin obstrué où s'activaient déjà quelques animaux : les plus remarquables étaient une chienne magnifique, dont la belle coiffure et la tenue indiquait une naissance de bonne famille, ainsi que son Hybride. Ce dernier semblait plus efficace que sa maîtresse, qui, je le devinais, ne me jugerait pas en me voyant avancer lentement, n'étant elle même pas la plus efficace des travailleuses.

Je me plaçais donc non loin d'elle, m'écartant ainsi des colosses qui ricanaient à mon passage. Quelques uns avaient le respect de saluer une prêtresse, mais leur regard compatissant et désapprobateur me vexait au même titre que les pouffements. Je pris pour cible un rocher de petite taille qui semblait retenir trois pierres plus grosses au dessus d'elle. Je remarquais une planche brisée non loin de là, sans doute un reste d’échafaudage, et entreprit de l'utiliser pour, une fois les pierres décrochées, faire rouler celles ci sur le coté. Je pris donc le manche entre mes dents et la stabilisait avec une patte afin de taper à répétition à la base de la petite roche. La bataille était plus rude que je l'imaginais, et, épuisée par la marche et l'effort, je soufflais tout ce que je pouvais, à bout de souffle. Enfin, la pierre conçedit à se briser et, comme prévu, une brèche s'ouvrit dans le mur de roche... Dévoilant d'autres cailloux qui formaient une seconde couche !

Un cri rauque de désespoir sortit de ma gorge : tout ce travail pour si peu de résultat ! A ce rythme, le chantier prendrait des semaines ! Mais je ne pouvais pas m'accorder le temps de souffler ! Je n'étais pas venue d'aussi loin pour rien ! Faire demi tour maintenant, c'était confirmer que je n'avais pas ma place sur ce chantier ! Une expression déterminée, presque féroce sur le visage, je repris ma pioche et continuais de taper, et taper, à des endroits plus ou moins stratégiques, afin de faire rouler sur le bas coté un maximum de pierres que des hybrides venaient ensuite ramasser, mettre sur des charrettes et emmener au loin. Plusieurs heures passèrent et mes muscles me faisaient souffrir, ma patte boiteuse tremblait sous l'effort et je craignais de m'écrouler à chaque coup de pioche, dont le rythme devenait de plus en plus chaotique.

A bout de forces, le corps glacé par la sueur mais brûlant de fatigue, je reculais enfin pour constater de l'avancement de mes travaux. Je fus soulagée de voir que la brèche était bien agrandie, et que je pouvais même y rentrer toute entière. Je frappais machinalement du sabot le mur qui lui succédai et... La paroi sonnait creux ! Ce qui signifiait que, derrière cette couche de rocher, il n'y en avait plus ! Rien que, je l’espérais, la voix si souvent empruntée du canyon !

Ce fait me mit un tel baume au cœur que, après avoir adressé une prière de remerciement à Geit - que je n'avais pas osé déranger jusque là, estimant que ce territoire ne le concernait pas-, je me sentais encore assez en forme pour continuer de travailler. Focalisée depuis le début sur ma tâche, je n'avais même pas regardé autour de moi ce qui se passait, où en était les autres et comment ils se portaient. Je pris rapidement un repas et me remis à la tâche avec entrain et force.

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MessageSujet: Re: [Mission] Le passage dans les gorges [Mission] Le passage dans les gorges EmptyMer 19 Juil - 21:39
Melchior n'était pas un animal connu pour son altruisme, mais ce n'était pas un mauvais bougre non plus. Il était au courant des difficultés au sein du royaume d'Aurinkoi, et un messager était venu tôt toquer à sa porte, ce matin-là. C'était Melchior lui-même qui était venu ouvrir, et le messager, un jeune bouc Unelmien, lui avait adressé ces mots :

"Prêtre Melchior, veuillez pardonner mon irruption. Un de vos confrères prêtres a tenu à vous avertir qu'une prêtresse serait partie en direction d'Aurinkoi."

Melchior avait affiché un air troublé et avait tiqué un long moment sur ces mots, son esprit assez lent en début de journée.

"Aurinkoi...?" avait-il répété. "Et en quoi cela me concerne-t-il ?"

Le bouc avait eu l'air penaud.

"Le prêtre a songé que vous seriez également intéressé à prêter main forte à cette nation, puisque, vous savez...Votre force de taureau connait peu d'égale."

Melchior pouvait être long à la détente, mais il n'était pas idiot. Il comprit ce qu'on attendait de lui, et il ne savait pas s'il devait être flatté ou agacé de n'être réduit qu'à son image de taureau. Mais il réfléchit plus loin que sa propre petite image, et il songea qu'il était du devoir d'un prêtre de se montrer solidaire, même envers d'autres nations. De plus, cela lui permettait de voir du pays, et il n'en était pas fâché.

Ce matin-là, Melchior était donc parti en direction d'Aurinkoi, ayant attelé une calèche pour l'occasion, sa situation aisée le lui permettant, bien que d'ordinaire il eût préféré se déplacer à pied. Mais le voyage était long, et le temps bien trop court, alors le grand taureau avait mis ses préférences de côtés.

Les verts paysages d'Unelma laissèrent place aux paysages plus secs d'Aurinkoi au bout de ce qu'il sembla être une éternité à Melchior. Le taureau avait le mal des transports, et il trouvait les calèches peu commodes pour son énorme masse, si bien qu'à peine arrivé au sein du royaume, il choisit de descendre et d'avancer à pied, quitte à marcher longtemps et loin. De toute manière, le ruminant était assez endurant - tant qu'il ne courait pas.

Au bout d'un certain temps de marche sous un soleil brûlant, le sable sous les sabots de Melchior laissa place à une roche sombre et chaude. Les bruits de ses pas retentissaient mollement sur le sol, ponctué par ses respirations puissantes. Le grand taureau, prévoyant, avait emporté de l'eau et un peu de nourriture, et il savait que sa calèche l'attendait près de l'auberge où il l'avait laissé, mais il commençait à regretter de s'être aventuré seul dans cette aventure. Enfin, seul, c'était un bien grand mot. Le messager était toujours là. Melchior avait décidé de le prendre avec lui, puisque d'après les dires du bouc, il connaissait bien le royaume.

"Nous y sommes presque..." déclara le messager comme s'il avait entendu les pensées du blanc taureau.

Melchior hocha la tête, la chaleur l'étouffant trop pour qu'il puisse témoigner de son habituelle conversation. Il sourit juste légèrement, et cela sembla rasséréner le jeune bouc qui accéléra le pas. On l'entendait à peine marcher, tant le pas lourd du taureau masquait les siens.

Finalement, les imposantes gorges du ravins qui enserraient les deux mâles finirent par laisser passer l'écho de quelques voix et de grandes lamentations. Les deux Unelmiens pressèrent le pas et parvinrent à un enserrement du canyon où des pans entiers de parois s'étaient détachés. Les roches avaient écrasé des caravanes et quelques marchands pleuraient leurs pertes, mais la majorité des gens étaient venus aider. Pressés contre la roche, ils soulevaient de gros rochers, mais la plupart n'étaient que des félins ou des hybrides de frêles statures. Une Ismarienne attira le regard de Melchior tant elle paraissait richement vêtue, mais son intérêt fut davantage titillé par la jeune biche qu'il aperçut en train de soulever quelques pierres. Plus que son apparence de prêtresse, c'est surtout un vague souvenir de l'avoir déjà vu à un temple qui fit tiquer le grand taureau. Ce dernier capta alors que son apparition n'était pas passée inaperçue, tant sa grande taille lui permettait de dominer la plupart de l'assemblée.

Laissant le messager derrière lui, Melchior s'avança alors, ignorant les regards admiratifs ou méfiants de quelques félins. Si certains reconnurent son statut de prêtre, nul n'y fit allusion - mais ce n'était pas la raison de sa venue ici.

Une fois arrivé à la hauteur de la prêtresse - dont le nom lui avait échappé -, il la salua chaudement d'un hochement de tête accompagné d'un sourire, puis sans prêter davantage d'attention à la foule il se mit au travail.

Jaugeant un gros rocher que tous avaient laissé là par sa taille, Melchior baissa la tête, cornes en avant, et commença à le pousser de toutes ses forces. Le rocher commença à rouler et quelques hybrides s'enfuirent en glapissant devant la masse qui avançait. Déplacer ce rocher n'était pas forcément ce qu'il y avait de plus utile, mais cela permettait de déblayer certains rochers plus petits accessibles derrière. Le prêtre blanc avait les muscles tendus et la poitrine gonflée, respirant bruyamment par les naseaux.

Ayant suffisamment éloigné le rocher, Melchior s'éloigna, sa tête le faisant légèrement souffrir. Il avisa sa petite Corne de Geit qui pendait le long d'une de ses cornes, et s'aperçut du même coup avec horreur qu'il lui semblait qu'une de ses cornes était légèrement ébréchée. Il allait devoir y remédier en rentrant.

Reprenant le travail, le grand taureau continua d'aider, soulevant des rochers de taille plus modeste que le premier pour dégager le passage. Plusieurs fois, il manqua de provoquer de petites avalanches en déplaçant des rochers en soutenant d'autres, mais Geit devait être clément ce jour-là car il évita toutes catastrophes. En travaillant, il se retrouva au côté d'un curieux hybride à queue de scorpion, qui semblait travailler avec la riche Ismarienne. Cette promiscuité avec un impur le dérangea, mais il jugea inutile d'en faire une scène, se contentant d'ignorer l'hybride et de travailler plus fort encore.

Le jeune messager vint le trouver alors qu'il repoussait de ses sabots quelques fins gravats. Le pelage blanc du prêtre était grisé par la poussière, et son dos était trempé par la sueur.

-Vous devriez vous reposer...lui signala le jeune bouc en lui tendant une gourde.

Melchior se rendit compte de son épuisement et de sa soif immense. Il avait foncé dans son travail tête baissé, comme le taureau qu'il était, sans réfléchir à sa propre santé.

-Que Geit te bénisse...dit-il en prenant la gourde. Tu es un brave petit.

Le bouc parut flatté. Délaissant les gravats, jugeant qu'il avait bien assez aidé, le taureau blanc décida d'aller se reposer en venant en aide à quelques blessés, qui semblaient nécessiter le réconfort d'un prêtre, même d'Unelma.

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