Le froid mordait tout le corps de l'Hybride, qui peinait à avancer dans la neige. De lourds flocons, doux au toucher, le recouvraient progressivement et changeaient la couleur de son pelage. ce mélange de gris et de blanc faisait un parfait camouflage sur cette montagne, et la nuit arrangeait encore plus les choses. Le vent soufflait violemment contre le chasseur, et bien que ce soit inconfortable, les odeurs lui parvenaient divinement bien et la sienne était emportée à l'arrière. Indétectable. La chasse s’annonçait facile. Mais ces conditions idéales ne mettaient pas de bonne humeur le loup ailé, qui pestait intérieurement de se trouver ici:

Tss, m'envoyer, MOI, ici ! Mais qu'est ce que mon imbécile heureux de "monsieur mon maître" pensait ? QUE CA SERAIT UNE PROMENADE DE SANTÉ ? JE CAILLE SA MÈRE ! Grande chasse mon cul oui, il veut que je crève de froid c'est tout ! Si tu veux tant que ça ramener un truc, et bien tu n'as qu'à le chercher toi même ! Le premier misérable lemming pelé que je trouve, je le rapporte et c'est TOUT ce que tu obtiendra de ma part ! Non mais !

Malgré ses protestations mentales, Isaac étai sur le qui-vive et ses instincts de chasseur en émoi prenaient plaisir à être ici. Si l'Hybride n'était accompagné d'aucune escorte, c'est que son maître savait pertinemment qu'il ne parviendrait pas à s'éloigner de toutes manières : le terrain et la tempête de neige rendait toute tentative d'évasion risquée. Cela faisait une bonne heure qu'il était aux Hauts-Pics, et Zack commençait à désespérer de trouver une proie quand une délicieuse odeur vient lui chatouiller les naseaux.

L'Hybride tombait de haut. De TRÈS haut. Son odorat avait été dupé par des CHAMPIGNONS ?!
Ne sachant pas si il fallait en rire ou en pleurer, Isaac ramassa les cèpes et les plaça dans une grande besace, prévue pour le ramassa des proies. Au moins, c'était déjà ça, mais qu'elle honte de ne rapporter que de vulgaires cèpes de la chasse ! Comment avait t'il pu confondre une odeur animale avec des végétaux ? Son odorat avait du être anesthésié par la neige...

D'ailleurs, comment avaient-elles réussi à pousser ici, ces cèpes ? L'endroit n'était pas vraiment indiqué, et Zack espérait que son maître n'irait pas pensé qu'il s'était éloigné de sa zone de chasse. Si c'était le cas, il ne préférait même pas rentrer, autant se rouler en boule dans une caverne et se laisser mourir là bas ! Mais si il ramenait autre chose, alors cet incident passerai sûrement outre. Enfin, si il y arrivait.

Mais notre hybride n'était pas défaitiste pour un sou, et il était bien décidé à ramener une proie plus volumineuse, et plus viandeuse ! Déterminé, il se remit en route, serrant son sac plein de son maigre butin contre lui.

Oho ! Une odeur délicieusement attirante flottait dans l'air, une proie digne de ce nom cette fois ! Cette odeur, Isaac ne pouvait pas s'y tromper. Il en avait combattu tant de fois dans l'arène, il en avait tant croisé dans les rues...

Un loup !

Cette fois, son maître serait fier de lui ! Peut être même aurait-il le droit à une double ration de nourriture ce soir ! Il en salivait d'avance, et se mit en chasse. Il avait un pincement au cœur à l'idée de devoir tuer un loup sauvage : sa mère elle même, après lui avoir donné naissance, était devenue une sauvage, et il avait conservé du respect et de l'amour pour cette figure maternelle brisée. Mais il participait à la grande chasse, et ce loup, un mâle d'environ 5 ans, n'était pas sa mère. Ce n'était qu'une proie. Une proie dont il partageait presque l’espèce, mais rien qu'un morceau de viande. Juste un morceau de viande.

Manifestement, le loup était un solitaire. Et Isaac comprit très vite pourquoi :
Une large blessure à la patte le rendait boiteux, et surtout très lent. néanmoins, sa fourrure était en bonne état, et il n'était pas maigre pour autant. Une très elle proie. Le Gladiateur n'avait même pas besoin de me cacher et sortit à découvert, muscles saillants. Le loup inférieur tenta de courir, mais ne parvenait qu'à faire de petites enjambées fébriles. L'hybride le rattrapa en trottinant, économisant ses forces.

Il n'avais pas le temps de jouer avec lui, et ne devais pas l'abimer, au risque de se faire punir. Ainsi se contenta-il de plaquer au sol sa proie, comme il l'aurait fait d'un mannequin en bois d'entraînement, et lui ouvrit la gorge d'un coup sec. Il laissa le sang se vider dans la neige et regarda le regard de la pauvre bâte devenir opaque. Un soupir de satisfaction le prit et, emportant la carcasse encore chaude, Isaac descendit avec ses proies, fier de lui.

Total : Cèpes ( II), Loup (III)

Fin.